Sois moi
2002
Ordinateur, projecteur vidéo, caméra, éclairage, logiciel personnalisé
Séquence vidéo 1 : 1.01 min
Utilisant une des premières versions de technologie d’intelligence artificielle qui allait devenir, dans une forme plus sophistiquée, ce qu’on appelle le Deepfake [l’hypertrucage], Sois moi est une installation vidéo interactive qui met en relief la relation entre l’artiste et le public. Dean note : « Je cherche à prolonger les paramètres de l’expérience en arts visuels en présentant des situations où la décision de participer est requise du public présent. Je me suis concentré sur la création d’œuvres visant à faire réagir le public de manière intelligente et sensible. Des enjeux liés à l’identité, à la confiance et au contrôle sont soulevés, mais toujours avec un soupçon d’humour. Sois moi puise dans un fantasme commun. Tous et toutes, nous souhaitons être quelqu’un d’autre – voici l’occasion de le faire. »
En entrant dans la galerie, on aperçoit au fin fond de la salle une image projetée du visage de l’artiste mesurant environ quatre pieds [1,22 m]. L’image semble en attente. Elle bouge lentement et cligne des yeux. Directement en face de l’image se trouve une chaise en bois et, entre la chaise et l’image, il y a un microphone et une caméra vidéo. Plusieurs lampes de studio sont positionnées en direction de la chaise. Si quelqu’un s’assoit sur la chaise, l’image projetée reconnaît cette présence et demande : « Alors, tu veux être moi ? ». Une pause suit puis l’image dit : « Dis quelque chose. » Si la personne répond, les lèvres de la projection bougent en même temps que celles de cette personne et sa voix est amplifiée à partir d’un haut-parleur placé derrière la projection. La voix du spectateur, de même que ses lèvres et les mouvements de sa tête sont saisis et imités par la projection à la manière d’un ventriloque. Cette œuvre est très liée à l’intérêt que porte l’artiste au rôle des avatars et au masque dans son art.