Chaise robotique
1985 – 2006
Chaise robotique a été longuement en gestation. Selon Dan MacDougall, un proche de Dean alors qu’il vivait à Vancouver, l’artiste parlait déjà d’utiliser une chaise de « professeur » dans son art au début des années 1970. Un modèle a été construit en 1985, mais pour passer du concept au produit fini – comme on le voit dans le film de Peter Lynch –, il a fallu énormément de recherche et une étroite collaboration avec un expert en contrôles informatiques, soit Raffaello D’Andrea, et avec un artiste-designer, Matt Donovan.
La chaise est conçue pour s’effondrer automatiquement en six parties distinctes. Le siège de la chaise, qui abrite le châssis robotique, ses quatre pattes et son dossier sont tous guidés par une caméra vidéo surplombante et par un ordinateur portable externe. Une fois la chaise effondrée, le châssis localise les parties individuelles et entreprend de rassembler la chaise en entier. Quand toutes les parties sont réunies, la chaise tient debout.
Dans un monde idéal, la chaise déterminerait elle-même quand elle veut s’effondrer et quand elle veut se rassembler. Dans ce scénario imaginé, il est concevable que la chaise s’exécute sans public et qu’elle semble avoir la possibilité de choisir quand elle souhaite tomber et s’assembler, choix qu’elle utilise.
Essentiellement, Chaise robotique est un autoportrait. L’art de Dean a été fortement marqué par le fait qu’il a souffert de crises du petit mal dès l’âge de neuf ans. Cette expérience lui a donné une conscience accrue de la présence du risque, du contrôle, de l’effondrement et de la recomposition dans la vie au quotidien. Chaise robotique incarne non seulement cet acte d’effondrement et de rassemblement, mais elle introduit aussi un élément ludique et de la surprise dans l’expérience de l’art. Chaise robotique incarne non seulement cet acte d’effondrement et de rassemblement, mais elle introduit aussi un élément ludique et de la surprise dans l’expérience de l’art.
Chaise robotique suscite des émotions fortes et remplies de suspense chez le public. Alors qu’ils sont témoins du processus de recomposition de la chaise, spectateurs et spectatrices font non seulement l’expérience de toute une gamme d’émotions associées, mais comme l’a fait remarquer l’un de ces témoins, « cela nous fait croire à nouveau en la magie ».
Max Dean, Raffaello D'Andrea, Matt Donovan, Chaise robotique, 2006, chaise en fibres de verre et de carbone avec placage, châssis mécanique personnalisé, moteurs, bloc-batterie, radio sans fil, composantes électroniques personnalisées, ordinateur portable avec logiciel personnalisé, caméra vidéo, base en contreplaqué avec plancher à ressorts Kevlar, ampoules fluorescentes, 84 x 49 x 44 cm
Séquence tirée de Chaise robotique, 2006, un film de Peter Lynch
Dialogue tiré de Encore Max, 2021, un film de Katherine Knight